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CHAPITRE LXXXV


Le principal intérêt de mes aventures, si véritablement je puis me flatter qu’elles en aient jamais eu un peu, est maintenant terminé, le mystère est expliqué, l’innocent acquitté, et le coupable condamné. En outre, tous les obstacles qui s’opposaient au mariage du très-indigne héros avec l’héroïne incomparable étant écartés, ce ne serait plus qu’une oiseuse prolixité de se traîner sur les détails préliminaires d’une cour orthodoxe et conforme à l’usage. Ce n’est pas à moi non plus de m’étendre sur les expressions exagérées de reconnaissance, auxquelles le cœur affectueux de Glanville se livra à propos des efforts heureux que j’avais faits en sa faveur : mais il ne voulait pas me faire grâce du plus mince éloge que j’avais pu mériter à cet égard. Il raconta à lady Glanville et à Hélène mes aventures au milieu des camarades du digne Job ; la bouche de la mère, et les yeux de la chère sœur, achevèrent de me faire bénir la bonne fortune qui m’avait rendu l’instrument du salut de Glanville et de son acquittement. Je ne fus pas condamné à voir se prolonger sans pitié ce temps, que l’on a peut-être raison d’appeler le plus heureux de la vie, mais que nous (je parle des vrais amants), par cet esprit de contradiction commun à la nature humaine, nous voudrions abréger de plus de moitié.

Mes noces furent fixées à un mois à partir du jour qui rendit Glanville à la liberté. Réginald était même plus ardent que moi à avancer l’époque désirée ; dans la persuasion où