Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874 tome II.djvu/284

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Russelton et de Gordon) emprunté seulement les contours à la nature et que je me suis réservé de les peindre à ma guise.

Quant à ce qui me touche personnellement j’ai été plus candide. Je n’ai pas seulement montré, non parca manu, mes fautes, mais (sacrifice beaucoup plus rare !) mes faiblesses ; décidé, avant tout, à ne rien épargner pour votre amusement, je ne vous ai pas ménagé le rire, même à mes propres dépens. Pardonnez-moi donc si je ne suis pas un de ces héros à la mode dans nos romans de la fashion ; pardonnez-moi si je n’ai pas pleuré sur un « génie méconnu, » si je ne me suis pas vanté de posséder un « cœur Breton » et convenez qu’un homme qui, lorsque les Werther sont si à la mode, n’a pas essayé de jouer ce rôle, est au moins une nouveauté dans la littérature, quoique (j’en ai peur) il soit assez commun dans la vie.

Et maintenant, bienveillant lecteur, que fidèle au proverbe, en voulant dire un mot pour toi j’en ai dit deux pour moi-même, je ne te retiendrai pas plus longtemps. Quoique tu puisses penser de moi, et de mes mille défauts, comme auteur et comme homme, crois-moi, c’est avec un désir sincère et affectueux de me séparer de toi en bons termes que je te dis adieu !