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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/125

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CHAPITRE VIII. — POLITIQUE EXTÉRIEURE.

On pouvait négocier avec de pareils hommes, on pouvait espérer les persuader, c’est-à-dire les déterminer par des raisons positives. Lorsque le grand Alphonse de Naples fut devenu le prisonnier de Philippe-Marie Visconti (1434), il sut persuader à celui-ci que, si la domination dc la maison d’Anjou remplaçait la sienne a Naples, les Français deviendraient maîtres de l’Italie sur quoi l’autre lui rendit ia liberté sans lui demander ae rançon, et conclut une alliance avec lui [1]. Il est peu probable qu’un prince du Nord eût agi de la sorte ; ii est certain, d’autre part, qu’un autre prince aussi peu scrupuleux que Visconti se serait rendu à ces raisons. Une seconde preuve de la puissance des arguments positifs, c est la visite célèbre que Laurent le Magnifique alla rendre, au milieu de la consternation générale des Florentins, au perfide Ferrante de Naples (1478), qui eut certaineraent la tentation de le retenir prisonnier et qui était nomme à le faire [2]. En effet, le fait de s’emparer de la personne d’un prince puissant et de lui rendre ensuite la liberte après lui avoirarraché quelques signatures etl’avoir abreuvé d’humiliations, comme le fit Charles le Téméraire à regard de Louis XI à Péronne (1468), était aux yeux des Italiens une insigne folie [3], aussi s’attendait-

  1. Entre autres coaio, fol. 330. Jov. Pontanus, dans son traité De mise en Îiberfé ....... preuve de la Uberaliiasáe Philippe-Marie ile^Sforza, ^ ’’^«ard
  2. Lorenzo, (comp, ci-dessus, p. 115, note i ) d’après deÜonne^ «lernier parle certainement rXonÎ I déclamation. Compar. Reümont I 4S7 ss. et les passages qui s’y trouvent cités.
  3. Sidans cette circonstance et dans cent autres. Comines observe et juge d’une manière aussi objective que n’importe quel avec des italiens, surtout avec Angelo Catto.