fices[1] ; il fit sans gloire et malgré lui une cession qui l’aurait immortalisé si elle avait été volontaire. Les entreprises plus ou moins heureuses qu’il dirigea ensuite, soit seul, soit en négociant tour à tour avec Charles-Quint et François Ier, contre Alphonse de Ferrare, contre quelques petits tyrans et quelques condottieri, n’étaient pas de nature à le grandir beaucoup. Et tout cela se passait à une époque où les souverains de l’Occident s’habituaient davantage, d’année en année, à jouer des parties colossales dont l’enjeu était toujours telle ou telle portion du territoire italien[2], Qui pouvait répondre qu’après avoir, dans les derniers temps, considérablement agrandi leur puissance à l’intérieur, ils ne tourneraient pas leurs vues vers les États de l’Église ? Léon X vit encore le prélude de ce qui devait s’accomplir en 1527 ; vers la fin de l’année 1620, quelques bandes d’infanterie espagnole franchirent de leur propre mouvement, parait-il, la frontière des États du Saint-Siège, simplement pour rançonner le Pape[3], mais se firent repousser par les troupes pontificales. De plus, en présence de la corruption dont l’autorité donnait l’exemple, l’opinion publique s’était éclairée plus rapidement qu’autrefois, et des hommes clairvoyants, tels que le jeune Pic de la Mirandole[4],
- ↑ Ariosto, Sat., VI, v. 106. Tutti morrete, ed è fatal che nuoja Leone appresso. Dans les Satires III et VII, l’Arioste s’est moqué des intrigues des anciens et des nouveaux clients à la cour de Léon X en général.
- ↑ On trouve une combinaison de ce genre dans une dépêche du cardinal Bibiena, envoyée de Paris, le 21 décembre 1518 ; voir Lettre de pricipi (Venise, 1581), I, 65.
- ↑ Franc. Vettori, p. 333.
- ↑ Lors du concile de Latran (1512), Pic écrivit un discours, J. F. P. ratio ad Leonem et Concilium Lateranense de reformandis Ecclesæ moribus (ed. Haguenau, 1512 ; réimprimé souvent dans les ouvrages spéciaux et dans d’autres). Le discours est dédié à Pickheimer ; il lui fut envoyé une seconde fois en 1517. Compar. Voir. doc. épistémologie. ad. Pickh., ed. Freytag., 1838, p. 8. Pic craint
