sonates Sannazar menace d’une éternelle obscurité Alphonse de Naples qui a fui lâchement devant Charles VIlI[1]. Relativement aux découvertes à faire en Afrique, Ange Politieu exhorte sérieusement (1491) le roi Jean de Portugal [2] à songer, pendant qu’il en est temps, à la gloire et à l’immortalité, et l’invite à lui envoyer à Florence des matériaux littéraires (operosius excolenda) ; autrement il pourrait avoir le sort de ceux dont les actions, oubliées des écrivains, u restent cachées dans le grand amas de décombres où vont se perdre les souvenirs de la fragilité humaine ». Le roi (ou du moins son chancelier) écouta cet avis et promit d’envoyer à Florence les annales qui racontaient les explorations faites en Afrique, traduites en italien et destinées à être rédigées en langue latine ; on ne sait pas s’il a tenu sa promesse. Les prétentions de ce genre ne sont pas aussi vaines qu’elles le paraissent au premier abord ; la forme sous laquelle les choses (même les plus importantes) se présentent aux contemporains et à la postérité, n est rien moins qu’indifférente. Les humanistes italiens, avec leur manière d’exposer les faits et leur latin, ont réellement régné pendant des siècles sur le monde instruit d’Occideut, et il n’y a pas cent ans que les poëtes italiens étaient lus plus assidûment que ceux de toute autre nation. Le nom de baptême du Florentin Améric Vespuce fut donné à la quatrième partie du monde à cause de la relation que l’explorateur avait faite de son voyage ; ajoutons cependant que le fait n’a eu lieu qu’à la suite de la rédaction de ce travail en langue latine et sur la proposition de l’Allemand Waldseemüller (Hylacomylus [3]).
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DÉVELOPPEMENT DE L’INDIVIDU.
