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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/287

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CHAPITRE VI. — LES PROMOTEURS DE L’HUMANISME.

reconstruite l’église de San Francesco à Rimini, destinée à devenir un jour son tombeau, Divæ Isottœ Sacrum, Quand les philologues meurent, ou les dépose dans (ou sous) les sarcophages dont sont ornées les niches des deux murs extérieurs de cette même église ; une inscription dit que tel ou tel humaniste a été enseveli là à l’époque où régnait Sigismond, fils de Pandolphe[1]. On croirait difficilement aujourd’hui qu’un monstre pareil à ce prince ait éprouvé le besoin de cultiver son esprit et de vivre avec des savants ; et pourtant le pape Pie II, qui l‘excommunia, le brûla en effigie et lui fit la guerre, a dit de lui : « Sigismond connaissait les historiens et était versé dans la philosophie ; il semblait né pour réussir dans tout ce qu’il entreprenait[2]. »

  1. Pour plus de détails sur ces tombeaux, voir Keyssler, Derniers Voyages, p. 924.
  2. Pie II Comment., t. II, p. 92, Historiæ est ici le résumé de toute l’antiquité. Paulus Cortesius en fait aussi un grand éloge.