C’est à titre de modèles qu’on étudiait avec beaucoup de soin les recueils de lettres de Cicéron, de Pline et d’autres écrivains. Aussi vit-on paraître dès le quinzième siècle des traités d’épistolographie et des formulaires de lettres latines ; ces ouvrages formèrent une branche des grands travaux de grammaire et de lexicographie dont la quantité nous étonne encore aujourd’hui. Plus les profanes s’évertuaient à ces exercices eu s’aidant de secours de ce genre, plus les maîtres faisaient d’efforts ; les lettres de Politien et, au commencement du seizième siècle, celles de Pierre Bembo étaient regardées comme des chefs-d’œuvre de perfection, non-seulemeut au point de vue de la latinité, mais encore ; à celui de l’épistolographie en général.
À côté des lettres latines, ie seizième siècle produit aussi des modèles de lettres italiennes, et ici encore Bembo tient le premier rang[1]. C’est un genre tout moderne ; les auteurs s’écartent à dessein de la forme latine, tout en restant fidèles à l’esprit de l’antiquité. Sans doute ces lettres sont en partie confidentielles ; toutefois elles sont pour la plupart écrites en vue d’une publication possible et dans la pensée qu’elles pourraient se répandre à cause même de leur élégance. Aussi trouve-t-on, dès 1530. des recueils imprimés de lettres provenant de différents auteurs ou bien d’un seul ; disons que Bembo devint aussi célèbre par ses lettres itatiennes que par ses lettres latines[2].
Mais au-dessus de l’épistolographe se place l’orateur[3],
- ↑ Bembo croyait encore devoir s excuser u. c c.. Smpyonium, Bembi Opera, Bàie, 1556, vol. Ili, p.
- ↑ Sur les collections de lettres d’Arétin, voir plus haut p. 206 ss. on avait déjà imprimé au quinzième siècle des recueils de lettres latines.
- ↑ Que l’on compare les discours qui figurent dans les Opera de