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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/296

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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.

chargé de prendre la parole-, souvent[1] il parle en strophes saphiques ou en heiatnèires ; hien des fonctionnaires entrant en charge sont obligés de prononcer un discours sur leurs devoirs futurs, par exemple . sur la justice » ; heureux si leurs études les ont préparés à suhir cette épreuve. À Florence, les condottieri eux-mêmes, quelles que soient leur origine et leur culture, payent leur trihut à l’éloquence, et. quand on leur remet le hâton du commandement, on les fait haranguer en présence de tout le peuple par le plus lettré des secrétaires d’État[2]. llparatt qu’au pied ou près de la Loggia dei Lanzi, le portique où le gouvernement paraissait devant le peuple, on avait élevé une tribune aux harangues {vostra, ringhiera).

Parmi les anniversaires, on célèbre surtout par des discours commémoratifs ceux de la mort des princes. L’oraison funèbre proprement dite est surtout réservée à l’humaniste, qui la prononce à l’église, en costume laïque, non-seulement devant le cercueil des princes, mais encore devant celui des fonctionnaires et d’autres personnages considérables[3]. Souvent il eu est de même des discours prononcés aux cérémonies de fiançailles ou aux mariages ; seulement, dans ce dernier cas, l’orateur (paraît-il) parle non pas à l’église, mais dans le palais, témoin le discours prononcé par Filelfo, au château de

    répondre par leurs orateur, attitrés ; c’est ainsi Frédéric IIl répondit par la bouche de Sylvius Ænéas à l allocution de Giannozzo Mannetti ; Vesp. Bist., Commentario, p. 64.

  1. Lil. Greg. Gyraldus, De poeti» nostn temp., 3 propos de Collenuccio Filelfo, qui était laïque et marié, prononça dans la cathédrale de Còme le discours d’installation pour l’évêque Scarampi (1460). ROSMINÏ, Fitei/O, II, p. 122 ; 111, P- 147,
  2. Fabroni, Cosmu», adnot. 52.
  3. Ce qui pourtant choqua quelque peu Jac. Volaterranus (dans MuRAT. ;xîÎil. col. i71)lors de la féte de l’anniversaire de la mort de Platina.