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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/342

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LA RÉSURRECTION DE L’ANTIQUITÉ.

ture intellectuelle et le développement qu’elle a pris par la force des choses. Du reste, on en trouve de bonne heure la caricature[1] : c’est la poésie macaronique, dont l’échantillon le plus remarquable est le Opus macaronicorum, écrit par Merlin Coccaie (c’est-à-dire Théophile Folengo de Mantoue). Nous reparlerons de temps à autre du fond de cette poésie ; quant à la forme, ce sont des vers hexamètres ou autres composés de mots latins et de mots italiens avec des désinences latines ; ce qu’il y a de plus plaisant dans ce mélange, c’est qu’il produit l’effet d’une série de lapsus linguæ et qu’on croit entendre le bredouillement d’un improvisateur latin qui se presse trop. Des imitations formées d’allemand et de latin ne peuvent pas en donner une idée.

  1. Scardeonius, De urb. Patav. antiq. (Græv., Thes., VI, III, col. 270), cite comme le véritable inventeur de ce genre de poésie un certain Odaxius de Padoue, qui vivait vers le milieu du quinzième siècle. Mais déjà bien avant lui on trouve partout des vers macaroniques.