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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 1.djvu/362

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APPENDICES.

(1428), à 179,221 florins d’or ; de ses deux fils, Côme et Laurent, le dernier à lui seul laissa en mourant (1440) 235,137 florins d’op (Fabroni, Laur. Med., adnot. 2). Le fils de Côme, Piero, laissa (1469) 237,982 écus (Reumont, Laurent de Medicis, I, 286).

Un fait qui prouve le développement de la richesse publique, c’est qu’au quatorzième siècle déjà les quarante-quatre boutiques i d’orfévres du Ponte ’Vecchio rapportaient à l’État 800 florins d’or de loyer annuel (Vasari, II, 114, V. di Taddeo Caddi). — Le Journal de Buonaccorso Pitti (dans Delecldze, Florence et tes vicissitudes, vol. II) est plein de chiffres qui ne prouvent après tout que le prix élevé de toutes choses et le peu de valeur de l’argent.

Pour Rome, les recettes de la curie, qui provenaient de toute l‘Europe, ne peuvent naturellement pas servir de base ; de même, on ne peut guère se fier aux indications relatives aux trésors de rertains papei et à la fortune des cardinaux. Le célèbre banquier Augustin Chigi laissa (1520) un avoir total de 800,000 ducats. (Letterepittoriche, I, append. 48}.

APPENDICE No 6.
PROJETS DE CHARLES VIII CONTRE ALEXANDRE VI.


D’après corio (fol. 479), Charles songeait à un concile, à la déposition du Pape, même à sa translation en France, translation qui ne devait se faire qu’à son retour de Naples. D’après Benedictus, Carolas VIII (dans Eccard, Seriptoret, II, col. 1584), Charles, qui était alors à Naples, voyant que le Pape et les cardinaux refusaient de reconnaître sa nouvelle couronne, eut certainement l’idée de ftaliœ imperio deque pontijicis slatu mutando, mais presque aussitôt il y renonça et voulut se contenter de l’humiliation personnelle d’Alexandre. — Par les documents publiés dans le livre de PiLORGERiE, Campagne et bulletins de la grande armée d’Italie commandée par Charles VIII, 1494-1495 (Paris, 1866), on voit quels dangers Alexandre a courus à certains moments (p. 111, 117, etc.). Dans une lettre de l’archevêque de Saint-Malo à la reine Anne, qui figure dans cet ouvrage (p. 35), on lit ces paroles textuelles ; « Si nostre Roy eust voulu obtempérer à la plupart des messeigneurs cardinaulx, ils eussent fait ung autre Pappe en intention de refforraer l’Église ainsi qu’ils disaient. Le Roy désire bien la réformation, mais ne veult point entreprendre de sa depposicion. »