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CHAPITRE II
RAFFINEMENTS EXTÉRIEURS DE LA VIE.

Moins la supériorité de la naissance conférait de privilèges, plus l‘individu était obligé de faire valoir ses avantages, mais plus aussi le cercle social devait se rétrécir. Il en résulte que les hommes s’affinent, et que, pour jouer un rôle brillant dans la société, il faut posséder toute une science.

L’homme considéré au point de vue extérieur, les objets qui l’entourent, ses habitudes journalières, tout cela est plus parfait, plus beau, plus raffiné en Italie que chez les peuples étrangers à la Péninsule. C‘est à l’histoire de l‘art de parler des demeures des classes élevées ; ici nous n’avons qu’à faire voir combien ces habitations, sous le rapport de la commodité, de la disposition intelligente et harmonieuse, étaient supérieures aux châteaux et aux palais des grands du Nord. Pour les habits, la mode variait si souvent qu’il est impossible d’établir un parallèle suivi entre les modes italiennes et celles d’autres pays, surtout puisque, à partir de la fin du quinzième siècle, les Italiens adoptent fréquemment celles des peuples étrangers. Ce que les peintres italiens représentent comme étant le costume du temps, c’est, en général, ce qu’on voyait alors de plus beau et de plus élégant en Europe ; mais on ne sait pas d’une manière