Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/112

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et des lois somptuaires pour les femmes. Dans les villes où régnait la liberté du costume, comme à Naples, par exemple, les moralistes constataient non sans douleur qu’on ne voyait plus aucune différence entre la noblesse et la bourgeoisie [1]. En outre, ils déplorent l‘extrême fréquence des changements de modes et (si nous interprétons exactement leurs paroles), le fol engouement pour tout ce qui vient de la France, bien que les modes françaises soient souvent d’origine italienne et ne fassent que revenir à l’Italie qui les a inventées. En tant que les nombreux changements dans la coupe des habits et l’adoption des modes françaises et espagnoles [2] n’intéressent que l’histoire du costume en particulier, nous n’avons pas à nous occuper davantage de cette question ; nous rappellerons seulement que ces faits ont leur importance dans l’histoire de la culture, et qu’ils servent en partie à expliquer la vie mouvementée de l’Italie vers l’année 1500. Par suite de l’occupation de certaines parties de la Péninsule par les étrangers, les habitants des régions dont il s’agit se virent amenés non-seulement à

    enrichi de genmta unionibw, de telle sorte queomatur coûte 4,000 florins d’or. M. Ant. Sabellic. Bpist., lib. III {à M. Anto Barbavarus). La toilette de la fiancée lors des fiançailles — blanche, avec les cheveux dénoués et flottant sur les épaules — est celle de la Flore de Titien.

  1. Jovian, Pontan. De principe : Utinam autem non eo impudentia perventum eeeet, ut inter mercatorem et patricium nullum eit in vestitu eeteroque ornatu discrimen. Sed hœc tanta licentia reprehendí potest, coercen non potest, quamquam mutari vestes ùe quotidie videamm, ut quas quarto ante mente tn deîiciis hahehamus, nuno repudiemus et tanquam veteramenta abjieiamus. Quodque toierari vix potest nuüum fere veslimenti genus proèatur, quod e Galliit non fuerit adductum. in quibus levia pleraque tn pretio sunttametsi nostri persmpe homines modum iilis et quast formulant quandam prmcribant.
  2. Voir sur ce sujet, p. ex., Diario Ferrarese, dans Murat., XXIV, col. 297, 320, 376, 299. Dans le dernier passage il est question de la mode allemande ; le chroniqueur dit quelque part ; Che pareno buffoni fait portatori.