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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/118

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du moins les Italiens aient laissé la plupart des hôtelleries entre les mains des Allemands [1], qui se livraient sans doute à ce genre d'industrie surtout à cause des pèlerins qui se rendaient à Rome. Pourtant l‘auteur de cette assertion n’a peut-être voulu parler que de la campagne, attendu que dans les villes de quelque importance c’étaient les hôtelleries italiennes qui occupaient le premier rang [2]. L’absence d’auberges convenables à la campagne pourrait aussi s’expliquer par le peu de sécurité que les voyageurs trouvaient en dehors des villes.

C’est à la première moité du seizième siècle que remonte cette école de politesse dont Giovanni della Casa, Florentin de naissance, a publié l’histoire sous le titre : il Galateo. L’auteur de cet ouvrage prescrit non-seulement la propreté dans le sens le plus étroit du mot, mais encore la rupture avec toutes les habitudes que nous appelons d’ordinaire « malséantes », et il en parle avec l’assurance imperturbable du moraliste qui proclame les plus hautes lois de la morale. Dans d’autres littératures, celte question est traitée d’une manière moins systématique et moins directe ; la leçon se dégage

  1. Sylvius Æneas iViits paparum, ap. MORiT., II, ni, col. 890) dR a propos de Baccano ; Pauca $unl mapalia, eaque hospttta/acmnt Iheu- tonici, hoc hominum genut lotatn, fere Italiam, hospilalem facit; ubi non repereris hos, neque diversoì'ìum quœras.
  2. Franco Sxccbetti, nov. 21. —Vers 1450, Padoue se vantait de posséder l'hôlel du Bœuf, qui était grand et beau comrae un palais Et qui avait des écuries où l’on pouvait loger deux chevau^ Michele Savonar., ap. Mcrat., XXIV, col. 1175 ss. — Florence avait près de la porte S. Gallo une des plus -grandes et des plus belles hôtelleries qu’on pût voir; mais, à ce qu’il paraît, ce n’était qu on lieu de récréation pour les gens de la ville. Varchi, Stcr. forent, m, p. 86. rar contre, à l’époque d’Alexandre VI, le meilleur hôtel de Rome était encore entre les mains d’un Allemand. Comp. la tres- curieuse notice qui se trouve dans le manuscrit de Burcardus IGreGOROVIüs, Hist. de la ville de Home, VII, p. 361, note 2) ; COmp. aussi ibid., p. 93, notes 2 et 3.