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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/131

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CHAPITRE IV
LA FORME SUPÉRIEURE DE LA SOCIABILITÉ

Au commencement du seizième siècle, du moins, cette forme est belle et régulière; elie repose sur une convention, tacite ou non, qui s’inspire surtout du but à atteindre et de la convenance, et qui est juste l’opposé de l’étiquette pure. Dans des cercles peu raffinés qui avaient le caractère d’une corporation permanente, il y avait des statuts et des admissions en forme, comme, par exemple, dans ces bruyantes et joyeuses sociétés dont parle Vasari [1] ; les réunions régulières de corps aussi nombreux rendaient possible la représentation des comédies les plus importantes d alors. Les sociétés réunies par hasard et pour un temps limité seulement acceptaient volontiers les lois éphémères de la darac la plus considérable. Tout le monde connaît le début du Décaméron de Boccace et considère l’empire de Pampinéa sur la société comme une agréable fiction ; il est certain que ce n’est là qu’une fantaisie de l’auteur, mais c’est une fantaisie

  1. Vasari, XII, p. 9 et 11, Vita de Rustici. — Qu’on y ajoute la clique médisante d'artistes râpés, XI, 216 ss. — Uita d'Anstotile — Les capifali de Machiavel sur une société de plaisir (dans les Opere minori, p. 407) sont une caricature comique de statuts de sociétés, dans le genre du monde renversé. — Ce qui est et restera incomparable, c’est la description de la soirée d’artistes à Rome, chez Benvenuto Cellini, i, chap. xxx.