Aller au contenu

Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
13
CHAPITRE II. — LA SCIENCE DE LA NATURE EN ITALIE.

À la fin du quinzième siècle, plusieurs cours princières avaient déjà de véritables ménageries (serragli), qui faisaient partie du train de maison obligé. « Un prince magnifique, dit Matarazzo [1], doit avoir des chevaux, des chiens, des mulets, des éperviers et d’autres oiseaux, des bouffons, des chanteurs et des animaux venant des pays lointains. » Sous Ferrante, la ménagerie de Naples renfermait entre autres bétes une girafe et un zèbre, qui provenaient, paraît-il, de la générosité du prince de Bagdad [2]. Philippe-Marie Visconti possédait non-seulement des chevaux qui avaient été payés cinq cents et même mille pièces d’or, et des chiens anglais de grand prix, mais encore un grand nombre de léopards, qu’on avait fait venir de tout l’Orient ; l’entretien de ses oiseaux de chasse, qu’il tirait à grands frais du Nord, lui coûtait tous les mois trois mille pièces d’or [3]. Les Crémonais racontent que l’empereur Frédéric II amena dans leur ville un éléphant que le prêtre Jean lui avait envoyé des Indes ; c’est un fait que rapporte Brunetto Latini ; Pétrarque constate qu’il n’y a plus d’éléphants en Italie [4] ; le roi Emmanuel le Grand, de Portugal, savait bien ce qu’il faisait en

    imite en cela son maître. Comp. fol. 186 les mots : Etinchms condita septa fci is, et fûl. 193 ime épigramme de quatre vers sur In Leporarii ingrcssu qiiam maximi et sur le parc à gibier.

  1. Croa, dì Perugia, f, C. XVI, il, p. 199. — Oa trouve déjà des détails semblables dans PÉTtAnguE, Dereimd. uiriusque foriunœ, I, 61 ; mais ils sont plus vagues ; ç Gaudmm (dans son entretien avec Ratio) se contente de se vanter de posséder des singes et ludiera aninuiUa.
  2. JOTtiN. PONTAN. Dû magnificenti a. — Dans le jardin zoologiqoe du cardinal d^quilée, â Albano, trouvaient (1463), outre des paons et desToqs dinde, des chèvres syriennes aux longues oreilles. Fil n Comment., I. XI, p. 502 ss.
  3. Decembrio, ap. Mürat., XX, col. 1012.
  4. BruncUiLàlhii Tresor.{(i&. Chadulle, Paris, 18G3),lib. I. A l’époque do Pétrarque il n’y avait pas d’cicpliants en Uatie. Iiaque et in Italia acorum memoria iom»» Frcderico Ili/ma/ioi um principi fume et mute Egyptio tyratmo nonnisi unicum Cise fama est¡ de rem. utr. fort. I, 6Q.