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CHAPITRE PREMIER. - LA MORALITÉ. 191

forte dose d’égoisme et de grands vices ; il est capable de produire de singulières illusions ; mais aussi tous les nobles seuliraents qui sont restés dans le cœur d’un individu peuvent s’y rattacher et puiser à cette source des forces nouvelles. Dans un sens plus étendu qu’on ne se le figure d’ordinaire, il est devenu pour les Européens actuels, dont le développement porte le caractère de 1 individualisme, la règle souveraine de leurs actions ; même beaucoup de ceux qui resleut fidèles aux traditions morales et religieuses prennent sans en avoir conscience les résolutions les plus importantes en s’inspirant du sentiment en question ».

Nous n’avons pas à faire voir que Tantiquité connaissait déjà une nuance particulière de ce sentiment et qu’ensuite le moyen âge a fait de Thonneur, pris dans un sens spécial, le principal mobile d’une classe d’individus déterminée. Nous ne discuterons pas non plus avec ceux qui regardent la conscience seule, au lieu du sentiment de Thonneur, comme Tagent moral par excellence ; sans doute il vaudrait bien mieux qu’il en fût ainsi ; mais dès qu’on est obligé d’avouer que ies bonnes résolutions émanent d’une « conscience plus ou moins troublée par légoisme », il vaut mieux appeler ce mélange par son nom •. Il est vrai que chez les Italiens de la Renaissance il est parfois difficile de distinguer ce sentiment de i’honneor, de Tambition proprement dite, avec laquelle il se confond souvent ; mais ces deux éléments a’en subsistent pas moins avec leur diversité relative. î* d’honneup dans le monde actuel,

Ht ni î la France nowelle,

UT. ni, chap. II. fourrage écrit en 1S68 ) de comparer ce que Darwin, dans r . eipren-

? sentiments dit, i propos de la . roogieur .. du sentiment 

de la honte opposé à la conscience.