Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/235

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CHAPITPiB II. — LA RELIGION DANS LA VIE JOURNALIÈRE. 231 fut pendu ; quaat à Malvezzi, il ne fut pas inquiété*. Fait digne d’étre remarqué, les ordres considérables, tels que les Bénédictins avec leurs ramifications, étaient bien moins détestés que les ordres mendiants, malgré leurs grandes richesses et leur seusualité ; sur dix nouvelles qui parlent de frati, il y en a tout au plus une qui prend pour objet et pour victime uu moñaco. Ce qui contribuait singulièrement à faire épargner ces ordres, c’est qu’ils étaient plus anciens, qu’ils n’avaient pas été fondés dans un but de police, et qu’ils ne s’immisçaient pas dans la vie privée des gens. Il y avait dans le nombre des hommes pieux, instruits et intelligents ; mais, en moyenne, ils sont tels que les peint un des leurs, Ftrenzuola

  • : « Ces religieux, bien nourris, drapés dans leurs

amples frocs, ne passent point leur vie à courir le monde nu-pieds et à prêcher, mais, chaussés d’élégantes pantoufles en cuir de Cordoue, ils se prélassent dans leurs belles cellules lambrissées de bois de cyprès, et se croisent les mains sur le ventre. Et si jamais ils sont obligés de se déplacer, ils circulent commodément assis sur des mulets ou sur des chevaux bien doux et bien luisants. Ils ne se fatiguent pas trop l’esprit par l’étude et par la lecture, afin que la science ne vienne pas mettre à la place de leur simplicité monacale l’orgueil de Lucifer. » Quiconque est versé dans la littérature de ce temps reconnaîtra que nous n’avons cité que ce qui est indispensable pour rinteUigeace*du sujet *. Il est évident que ’ BURSELLIS, Ann. Bonon,, ap. MüRAT., XXIIÏ, CqL 886 SS., C. 896. {Malv. mourut en 1468 ; son bénéfice passa à son neveu.) » Comp. p. 77 ss. Il était abbé des Vallombrosans. Le passage, traduit librement ici, se trouve dans les Opere, vol. II, p. 209, dans sa dixième nouvelle. Une agréable description de l’heureuse existence que mènent les Chartreux se trouve dans le Commentario d’ItaUa, fol. 32 ss., cité p. 74.

  • Pie U était, par principe, favorable à la suppression du célibat :