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Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/249

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CHAPITRE n, —LA RELIGION DANS LA VIE JOURNALIÈRE. 246 les pieds du cadavre ; aussi fallut-il l’eDlerrer dans le silence de la nuit. Quant à la fureur de prédire qui s’était étendue jusqu’à des femmes et des paysans, elle ne put être réprimée qu’à grand’peine. « pour ramener les gens à des sentiments moins tristes, les Médicis Julien (frère de Léon) et Laurent organisèrent pour le jour de la féte de Saint-Jean (t&U) ces magnifiques fêtes, chasses, cortèges et tournois auxquels se rendirent quelques grands seigneurs de Rome et même six cardinaux en costume laïque. »

Le plus grand prédicateur et prophète avait été brûlé à Florence en 1498 : c’était Fra Girolamo Savonarole de Fcrrare *. Nous ne pouvons lui consacrer que quelques lignes.

Le puissant instrument au moyen duquel il a transformé et dominé Florence (1494-1498), c’est sa parole ; malheureusement ceux de ses sermons qui sont parvenus jusqu’à nous et que des fidèles ont écrits tant bien que mal sur place, pendant qu’il les prononçait, ne peuvent nous donner qu’une idée imparfaite de son éloquence. Ce n’est pas que les moyens extérieurs dont il disposait aient été très-considérables, car son organe, sa diction, ses effets de rhétorique, etc., formaient plutôt la partie faible de ses sermons, et ceux qui voulaient entendre un orateur artiste, un homme de style,

  • Perrens, Jirémt Savonarole, 2 vol. Parmi les Ouvrages spéciaux

sur ce sujet, c*est peut-être le plus méthodique et le plus impartial. — Après lui on trouve P. Villari, La storia di Girol. Savonarola (2 vol. in-8. Firenze, Lemonnier). Traduit aussi en allemand par Maur. Berduschek, 2 vol. Leipzig, 1868. Les idées de Villari diffèrent en plus d’un point de celles qui sont exprimées ici. Comp. aussi Rankb, Saoonarolo et la ripnhlique fiorentine vers la fin du guînzihiê siiele, dans les Etudes hietoriquet et biographiques, Leipzig, 1878. p. 181- 856. Sur Gennas. voir Vil t., î, 57 SS ; II, 343 ss. et ailleurs ; ReouoNT, Laurent, II, 522-526,583 SS», avec des lettres manuscrites.