Page:Burckhardt - La civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Tome 2.djvu/49

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1570, « on a souvent représenté jadis, outre les comédies, des tragédies de poëtes anciens et de poëtes modernes, et cela avec une pompe extraordinaire. L’éclat de la mise en scène (apparati) attirait de tous les côtés des flots de spectateurs, il n’y a plus aujourd’hui que des fêtes privées qui se célèbrent entre quatre murs, et depuis quelque temps s’est répandu tout naturellement l’usage de passer les jours de carnaval à jouer des comédies et de se livrer à d’autres amusements agréables et honnêtes. » Ce qui veut dire que le luxe extérieur a contribué à tuer la tragédie.

Les quelques essais de ces poëtes tragiques modernes, parmi lesquels la Sophanisbe du Trissin fut le plus celèbre (1515), sont du domaine de l’histoire littéraire. On peut en dire autant de la haute comédie, de celle qui est imitée de Plaute et de Térence. Même un Arioste ne pouvait rien faire de remarquable dans ce genre. Par contre, la comédie populaire en prose, telle que rentendirent Machiavel, Bibiena, Arétin, aurait bien pu avoir de l’avenir, si le fonds qu’elle exploitait n’avait pas été la cause fatale de sa ruine. En effet, ou bien elle était obscène, ou bien elle s’attaquait à des classes de la société qui, à partir de 1540 environ, refusèrent de se laisser ainsi bafouer publiquement. Si dans la Sophonisbe la peinture des caractères avait dû s’effacer devant une déclamation pompeuse, par contre dans la basse comédie elle n’avait été que trop libre et trop

    SANOI TEMPI DEL CARNOVALE IN COMEDIE E IN ALTRI Pili lETi E HONOri DILETTI. — B. change parent ; en pareti, ce ffiii n’est pas nécessaire ; les parents qui figurent au nombre des acteurs sont opposes aux étrangers d’autrefois. Le pas.sage imprimé en gros caractères signifie peut-être : puisque depuis quelques années la police de la ville a été réformée (après la paix avec les Turcs, 1573). (Romanin, Storia di l/en., IV, 341.)