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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/182

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Musée de Naples [a] en renferme quelques-unes qui sont distinguées ; celles des Uffizi de Florence [b] sont presque toutes médiocres. (Quelques bons petits bronzes au même musée [c], 2e salle des Bronzes, 2e et 6e vitrines.) Deux bonnes petites têtes au Musée de Parme [d].

C’étaient d’abord des dieux que l’imagination se représentait volontiers dans leur tendre jeunesse. L’art se gardait bien d’annoncer le dieu futur en spiritualisant les traits avec intention ; il ne représentait qu’un enfant avec des indications extérieures de costume et d’attributs. Il en est ainsi du petit Mercure, dont nous avons plusieurs exemplaires (Vatican [e], Musée Chiar. et Gall. de’ Candelabri), et du petit Bacchus, si, parmi les nombreux enfants couronnés de raisin qui se trouvent dans ces mêmes galeries [f], on veut reconnaître le jeune dieu dans telle ou telle figure. Les statues du petit Hercule sont très nombreuses et de deux sortes : ce sont des épisodes de la jeunesse du dieu, comme l’extermination des serpents (marbre d’une authenticité douteuse, aux Uffizi [g], salle de l’Hermaphrodite ; l’exemplaire en airain du Musée de Naples [h], 3e salle des Bronzes, n’est qu’une copie moderne) ; — ou bien de comiques réductions du héros adulte représenté avec la massue et la peau du lion sous les traits d’un enfant : ces dernières sont quelquefois difficiles à distinguer des enfants qui jouent avec ces mêmes attributs. À la Villa Borghese [i] (salle d’Hercule), il y a deux figures de ce genre, l’une au repos, l’autre menaçant avec sa massue ; une troisième même sous les traits de Mercure ; il y a encore plusieurs Hercule dans les endroits cités du Vatican [j] ; l’un, quoique enfant colossalement grossi (grande salle du Musée Capitolin), est une statue comique en basalte, très désagréable. Plusieurs divinités ne sont presque jamais représentées que sous des traits d’enfants, comme le petit dieu de la convalescence, Téléphone, qui regarde de dessous son petit manteau à capuchon d’un air souvent espiègle et satisfait (Vatican [k], endroits cités ; Villa Borghese [l], salle des Muses) ; et aussi Harpocrate, qui n’est plus l’enfant d’Isis, suçant son doigt, mais une belle et juvénile figure de dieu du silence. Il est transformé ainsi dans la statue du Museo Capitolino [m] (grande salle) ; l’artiste paraît avoir voulu lui donner de sept à huit ans, mais la statue est de plus grande taille ; c’est une œuvre qui caractérise son époque ; elle produit de l’effet, mais les formes en sont déjà vides.

Le petit Phrygien avec le tambourin et la houlette, qu’on peut prendre pour Attys ou Pâris en bas âge, est très gentil (Musée Chiaramonti [n]). Le torse de la Villa Borghese [o] (salle de l’Hermaphrodite), qu’à cause de son vase on considère comme un Hylas puisant de l’eau, surpasse totalement en valeur artistique les statues d’enfants existantes ; c’est une petite tête d’une exécution belle et vivante et qui se trouve souvent reproduite.

Parmi la grande quantité de celles qui restent, beaucoup, qui sont pour la plupart les plus modernes et les plus mauvaises, se reconnaissent à