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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/184

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dos (Musée de Naples [a], 2e corridor ; fortement restauré). On représentait aussi, en pendants, des enfants pleurant ou riant ; il s’en trouve de médiocrement travaillés dans les collections citées. Unique dans son genre, et faisant ressortir avec intention le comique d’un certain type, est la statue en marbre blanc du petit nègre représenté en domestique de bain (Galleria de’ Candelabri du Vatican [b]). — On conçoit qu’il se présente aussi des portraits d’enfants gentiment drapés dans une petite toge, souvent avec I’amulette ronde, la bulle, sur la poitrine. Une jolie figure de basalte de ce genre se trouve aux Uffizi [c] (salle des Inscriptions).

L’âge supposé de ces statues d’enfants est généralement de trois à cinq ans et ne surpasse que rarement celui de sept à huit ans. Un exemple de petites filles plus âgées est la gracieuse Joueuse d’osselets, dont il n’existe qu’un exemplaire dans les collections italiennes, au Palais Colonna à Rome [d]. On a évité la représentation du nu dans l’espace de temps qui s’écoule entre l’enfance et l’adolescence complète ; l’art n’aimait pas les former dures, maigres, sans maturité, et l’attitude incertaine ; il marque glorieusement la reprise de son cycle de figures par ce qu’on appelle I’Éros de Praxitèle.

Une des plus célèbres statues, l’Arracheur d’épine, appartient peut-être à cette époque de transition. (L’exemplaire principal en bronze est au Palazzo de’ Conservatori, au Capitole [e], salle du coin ; reproductions aux Uffizi à Florence [f], corridor de communication, et à d’autres endroits.) La simplicité de la donnée, et l’intérêt puissant qu’elle éveille, enfin la beauté des lignes principales, de quelque côté que l’on contemple l’œuvre, lui donnent une valeur qui compense largement les détails de l’exécution.


C’est au même âge à peu près qu’est représenté le jeune sacrificateur (Camille) qui se trouve au Nouveau Musée Capitolin (salle du Vase) [g] ; c’est un noble type, d’une pose décente et aisée, et d’un travail très net et très soigné.


La passion de la sculpture était si généralement répandue dans l’antiquité, que quiconque en avait les moyens se procurait au moins de petites statuettes d’airain, d’argile ou de marbre. Quelques-unes d’entre celles-ci faisaient l’office de dieux lares, et dans plus d’une maison de Pompéi on voit encore de petites niches de mosaïque ou de stuc qui servaient à abriter ces figures ; mais la plupart étaient simplement placées dans la maison comme sujet de jouissance artistique. Comme ces petits animaux et ces statuettes de marbre devaient avoir l’air paisible dans la petite cour de la Casa della Ballerina à Pompéi [h], alors que la fontaine coulait, et que le berceau verdoyait !

Sans contredit, le premier rang est occupé par un certain nombre de petites figures de bronze d’art grec qui, malheureusement, trouvent bien rarement leur place dans les collections publiques, mais prennent secrètement le chemin de l’étranger. La seule grande collection qui s’en