Aller au contenu

Page:Burckhardt - Le Cicerone, 1re partie, trad. Gérard, 1885.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

probablement, formant une galerie supérieure, sur les piliers monumentaux qui délimitaient la nef du milieu. La grandeur extraordinaire du temple a déterminé l’architecte à employer des colonnes engagées au lieu d’un portique extérieur à colonnes indépendantes. Où était l’entrée ? — Temple de Castor et Pollux [a] (moins ancien, avec une corniche bien conservée) — Temple de Pollux [b]. — Tombeau de Théron [c] et monument appelé Oratorio di Phalaride [d]. Ruines d’un temple au-dessous de l’église S. Maria de Greci [e], dans la ville moderne. Tous ces noms sont arbitraires, à l’exception de celui du grand temple de Jupiter près de Syracuse.

À Sélinonte [f], il reste sept temples, tous détruits par les tremblements de terre ou par la violence ; quatre s’élèvent sur l’acropole de la ville, entourée de murailles ; trois sont situés sur la colline orientale, dans l’endroit actuellement appelé Neapolis ; ils appartiennent en partie au style archaïque, en partie au style dorique arrivé à son entier développement. Quelques métopes de trois temples sont conservées à Palerme ; elles appartiennent à trois époques différentes. Le plus ancien édifice, datant environ de l’an 600 avant Jésus-Christ, est celui du milieu sur l’acropole ; ceux qui viennent ensuite par ordre d’ancienneté sont le temple du milieu à Neapolis et celui qui est au nord de l’acropole. Les métopes du meilleur style, qui ne sont pas éloignées de l’époque de Phidias, proviennent du temple qui s’élève à Neapolis à l’extrême sud, et qu’on nomme depuis peu, sans motif suffisant, temple de Junon, à cause d’une inscription votive trouvée dans la cella à côté d’une tête de femme, de style archaïque, sculptée en tuf. Le plus considérable des temples de Sélinonte est celui de Neapolis, qui est situé le plus au nord, et qui a une colonnade à l’intérieur du sanctuaire ; le plus récent est le petit temple à antes (Tempio di Empedocle) sur l’acropole, avec son revêtement de stuc dont les couleurs sont parfaitement conservées.

Un temple inachevé se trouve à Sélecte [g], le portique avec l’entablement et les frontons est encore debout.


À côté de l’ordre dorique se développait son plus beau pendant, l’ordre ionique ; né dans d’autres contrées et recevant d’abord certaines destinations particulières, il devint avec le temps un élément qu’on put employer avec pleine liberté dans tous les monuments de l’architecture grecque. Par malheur, les colonies grecques d’Italie n’offrent aucun vestige important de l’ordre ionique pur, et les imitations romaines ne sont, malgré toute leur richesse, qu’une copie sans vie, une ombre imparfaite du modèle grec, où régnent le sentiment de la forme et un mouvement élégant. — Le principe de cet ordre est essentiellement le même que celui de l’ordre dorique, mais la configuration en est différente. La colonne ionique est d’une nature plus délicate ; elle veut exprimer moins un effort de résistance qu’une riche floraison. Elle part