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Page:Burckhardt - Le Cicerone, 2e partie, trad. Gérard, 1892.djvu/293

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PREMIÈRE RENAISSANCE.

lief. — À Benedetto encore, dans la même église, appartient la décoration de la porte [a]. — La porte de la Badia [b] (vers le Pal. del Podestà, aujourd’hui renouvelée), qui lui est également attribuée, est plutôt d’une époque antérieure. Son œuvre la plus attrayante est certainement l’autel de S. Trinità [c], formé sans doute plus tard des parties décoratives de l’autel de Giovan. Gualberto, dont d’autres parties sont au Bargello, faites à partir de 1506. — La même tendance se retrouve dans les travaux d’Andrea Ferrucci (le tabernacle de la cathédrale [d] de Fiesole, les fonts baptismaux de la cathédrale [e] de Pistoie, etc.), et de Baccio da Montelupo.

D’autres travaux, d’une époque beaucoup plus récente, ne sont pas à dédaigner. Les deux jubés d’orgues en marbre de l’Annunciata [f], par exemple (de riches balustrades avec consoles sur arcs triomphaux), montrent que les détails de la première Renaissance ont été reproduits jusque vers la fin du XVIe siècle, lorsque déjà existait un autre genre d’ornementation, moins gracieux, il est vrai. — En revanche, le piédestal du Persée, de Benvenuto Cellini, dans la Loggia de’ Lanzi [g], marque le commencement du baroque dans sa forme la plus ornée. — Bandinelli, dans les parties décoratives de son piédestal devant S. Lorenzo [h], est plus sobre, mais aussi plus sec.


En regard de toutes ces tentatives pour communiquer au marbre et au bronze la richesse et la noblesse de la vie décorative, l’école des Robbia est un exemple instructif de sage modestie. Leur matière, l’argile cuite et émaillée, aurait pu, au besoin, soutenir la concurrence ; mais, dans cet âge d’or de l’art, aucune matière n’essaye de se donner pour ce qu’elle n’est pas ; toutes préfèrent se renfermer dans leurs propres limites. — Les Robbia, qui préfèrent la belle cuisson, le vernis égal et délicat, aux grandes plaques faites d’une seule pièce, composaient leur travail de plusieurs fragments rapportés, sans dissimuler les soudures, tandis que le marbre était travaillé par grands blocs. Ils n’auraient pu, de même, dans la finesse de l’exécution, lutter qu’avec peine. Aussi leurs arabesques sont-elles modestes. Mais ce qu’ils perdent, ils le regagnent par l’énergie et la profondeur du modelé, par l’emploi fréquent de guirlandes de fruits qui réunissent à un haut degré la plénitude et la force, surtout enfin par l’emploi de trois ou quatre couleurs (bleu, violet, jaune, vert), qui, pendant longtemps et à dessein, composeront toute leur palette. La plastique, la plastique peinte, et la peinture alternent avec une pondération claire et consciente. — Il suffit de citer comme chef-d’œuvre la fontaine de la sacristie de S. Maria Novella [i]. (Pour leurs carrelages, voir plus loin,)


Les porte-étendard et les torchères de certains palais, en fer forgé et limé, avec les anneaux pendants, témoignent, dans leur beauté simple,