apparaît clairement la transition des styles, parallèle au développement de l’architecture. Ici encore, s’il faut en croire Vasari, Brunellesco aurait eu une influence décisive.
Parmi les œuvres les plus anciennes de l’époque de la Renaissance, avec une ordonnance gothique et quelques détails gothiques encore, il faut citer les belles stalles de la chapelle du Palais Riccardi [a], et celles du chœur de S. Miniato [b], achevées en 1466 par Dom. da Cajuole et Franc. Monciatto. Ce dernier exécuta aussi, en 1472, les armoires de la sacristie. — De même la porte incrustée de la sacristie dans la Badia [c] de Fiesole, avec une représentation de l’Ave Maria, doit être de la première moitié du XVe siècle. C’est à l’influence de Brunellesco sans doute et de Donatello qu’est due la boiserie de la sacristie de S. Lorenzo [d], avec une marqueterie simple, mais excellente, de même que les portes sculptées.
Vient ensuite le travail important et, pour ainsi dire, classique des deux grands décorateurs Giuliano et Benedetto da Majano : la boiserie de la Sacristie Nouvelle, malheureusement très négligée, dans la cathédrale [e], avec couronnement d’enfants portant des festons. Ce sont des incrustations, représentant l’intérieur des armoires ou de simples ornements, séparées par de sveltes pilastres avec corniches modérées. (Il y en a quelques fragments aujourd’hui dans l’Opéra de la cathédrale.) — De la main seule de Giuliano est la belle porte incrustée de la salle des Lis (Sala de’Gigli) du Palazzo Vecchio [f], dont l’encadrement de marbre est de Benedetto. (Elle représente, entre autres, Dante et Pétrarque.) De Benedetto, la porte, simple et d’un goût pur, de la chaire de S. Croce [g]. — À la fin du XVe siècle appartient la belle boiserie de la sacristie de S. Croce [h], destinée à encadrer le cycle de peintures de Giotto, la Vie du Christ et de saint François, dont une partie est aujourd’hui à l’Académie et l’autre dispersée à l’étranger. Jamais l’incrustation n’a été nuancée avec plus de finesse, depuis le simple trait calligraphique jusqu’à la frise principale, si mouvementée. Le relief est limité aux pilastres et aux parties principales de la corniche. (Au même endroit, une boiserie plus ancienne et plus modeste.) Du même maître peut-être sont la porte de la sacristie et la porte de la chapelle Medici, rosaces sculptées dans un cadre incrusté, — de même que la porte de la chapelle des Pazzi dans le premier cloître, toute sculptée, car elle est exposée à l’air. — La même attribution paraît plus certaine encore pour les stalles élégantes et simples du chœur de la Badia [i], où est encore conservé le pupitre du milieu (du même temps) à six pans, avec un court appui orné, qui supporte la partie supérieure, d’un style plus récent. — Au Bargello [j], un excellent papitre de la fin du XVe siècle. — Des portes plus simples à S. Felice [k] au Palais Guadagni [l], etc. (De Giuliano et Antonio da Sangallo, il n’y a pas d’œuvres sculptées d’une attribution assez sûre.)
Les dossiers des stalles du chœur de S. Maria Novella [m], œuvre de