Page:Burnet - L'aurore de la philosophie grecque, trad Reymond, 1919.djvu/252

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car s’ils avaient péri continuellement, ils n’existeraient pas maintenant, et ce qui accroîtrait ce Tout, que serait-ce et d’où pourrait-il venir ? Comment, d’ailleurs, pourrait-il périr, puisqu’il n’y a aucun lieu vide de ces choses ? Ils sont ce qu’ils sont ; mais, courant les uns à travers les autres, ils deviennent tantôt ceci, tantôt cela, et toujours des choses analogues. — R. P. 166.

18. Amour,

19. Amour enlaçant.

20. Celui-ci (le conflit de l’Amour et de la Haine) est manifeste dans la masse des membres mortels. A un moment donné, tous les membres qui font partie du corps sont réunis par l’Amour au point culminant de la vie florissante ; à un autre moment, séparés pur la Haine cruelle, ils errent chacun pour soi sur les écueils de la mer de la vie. Il en est de même des plantes et des poissons qui ont leur demeure dans les eaux, des bêtes qui ont leurs repaires sur les collines, et des oiseaux de ruer, qui cinglent avec leurs ailes. — R. P. 173 d.

21. Allons maintenant, contemple les choses qui portent témoignage pour mes discours précédents, s’il était vrai qu’il y eût quelque insuffisance quant à la forme dans ma première énumération. Considère le soleil, partout clair et chaud, et toutes les choses immortelles qui sont baignées dans la chaleur et dans l’éclat rayonnant. Considère la pluie, partout sombre et froide, et de la terre sortent des choses compactes et solides. Quand elles sont en lutte, elles sont toutes diverses de formes et séparées ; mais elles se réunissent dans l’amour, et se désirent mutuellement. Car de celles-ci sont sorties toutes les choses qui furent, qui sont et qui seront — arbres, hommes et femmes, bêtes et oiseaux, et les poissons qui habitent dans l’eau, oui vraiment, et les dieux qui vivent de longues vies et sont grandement honorés. — R. P. 166 i. Car ces choses sont ce qu’elles sont ; mais passant les unes à travers les autres, elles prennent des formes différentes — tellement le mélange les modifie. — R. P. 166 g.

22. Car tous ceux-ci — soleil, terre, ciel et mer — sont un avec toutes leurs parties, qui sont dispersées loin d’eux dans

1 Je garde άλλοτ* avec Diels.

’ Je lis αρβροτα Β’δσσ* avec Diels. Sur le mot Uoç. cf. frgs 62 et 73. Ce passage fait allusion à la lune et aux choses qui sont faites d’air solidifié, et reçoivent leur lumière de l’hémisphère de feu. Voir plus loin, J 113. .