Page:Burnet - L'aurore de la philosophie grecque, trad Reymond, 1919.djvu/253

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les choses mortelles. Et pareillement toutes les choses qui sont plus portées au mélange sont semblables les unes aux autres et unies dans l’amour par Aphrodite. Mais les choses qui diffèrent le plus quant à l’origine, au mélange, et aux formes qui leur sont imprimées, sont hostiles au plus haut point les unes aux autres, étant entièrement inaccoutumées à s’unir, et très tristes de l’ordre de la Haine, qui a donné lieu à leur naissance.

23. Quand les peintres peignent des tableaux pour être offerts dans les temples, les peintres que la sagesse a bien instruits de leur art — et qu’ils ont pris dans leurs mains des matières de couleurs variées, ils les mélangent dans la proportion due, plus de quelques-unes et moins des autres, et produisent par leur moyen des formes semblables à toutes choses, faisant des arbres et des hommes et des femmes, des bêtes et des oiseaux et des poissons qui demeurent dans les eaux, oui vraiment, et des dieux qui vivent de longues vies et sont grandement honorés — de même, ne laisse pas cette erreur prévaloir sur ton esprit : qu’il y ait quelque autre origine pour toutes les créatures périssables qui apparaissent en nombre infini. Sache cela, de source certaine, car tu en as entendu le récit d’une déesse.

24. Marchant de sommet en sommet, ne pas parcourir un sentier seulement jusqu’à la fin...

25. Ce qui est juste peut bien être dit même deux fois.

26. Car ils prévalent alternativement dans la révolution du cercle, et passent les uns dans les autres, et deviennent grands selon le tour qui leur a été assigné. — R. P. 166 c. Ils sont ce qu’ils sont, mais, passant les Uns à travers les autres, ils deviennent des hommes et des races d’animaux. A un moment, ils sont tous réunis en un seul ordre par l’Amour ; à un autre, ils sont poussés dans des directions différentes par la répulsion de la Haine, jusqu’à ce qu’ils se réunissent de nouveau en un, et soient complètement soumis. Mais, en tant qu’ils ont l’habitude de passer du Plusieurs en l’Un, et, de nouveau divisés, de devenir plus d’Un, ils viennent au jour, et leur vie n’est pas durable ; mais en tant qu’ils ne cessent jamais de se transformer continuellement, ils existent toujours, immuables dans le cercle.

27. On ne distingue ni les membres rapides du Soleil, ni la

1 Je lis avec Blass (Jahrb. ftîr klass. Phil., 1683, p. 19) : . ’ ούτω ρή 9 απάτη φρένα χαινύτω χ. τ. λ. ’ / Cf. Hésychtus : xatvûtu)’ ν<χάτ«>. C’est, en fait, ce que donnent les mss * de Simplicius, et Hésychius a nombre de gloses empédocléennes. . ■ 1 La «déesse» est naturellement la Muse. Cf. frg. 5. λ