Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XII


Quelques minutes plus tard, le grand et imposant valet de pied qui avait escorté Cédric jusqu’à l’entrée de la bibliothèque, en ouvrit la porte et annonça d’un ton tout à fait majestueux :

« Lord Fautleroy, mylord. »

Il n’était qu’un domestique ; mais il sentait que c’était un jour solennel que celui où le jeune héritier était mis pour la première fois en présence de celui qui devait lui laisser un jour son nom et son titre.

Cédric entra dans la chambre. C’était un bel et grand appartement, meublé avec un luxe sévère, et garni presque tout autour de planchettes couvertes de livres. Les tentures et les draperies étaient si sombres, les croisées garnies de vitraux étaient si profondément encaissées, le jour qui baissait donnait si peu de clarté, que c’est à peine si on voyait le bout de la pièce, et qu’au premier aspect elle produisait un effet lugubre. Pendant quelques instants, Cédric crut qu’il n’y avait personne dans la chambre ; mais il finit par distinguer, près du feu qui