Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/104

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brûlait dans une vaste cheminée, un grand fauteuil, et dans ce fauteuil une personne assise.

Sur le plancher, à côté d’elle, était étendu un chien, appartenant à l’espèce des grands dogues. Ses jambes et sa tête étaient presque aussi grosses que celles d’un lion, et il rappelait encore le roi des déserts par la couleur fauve de son pelage. En entendant s’ouvrir la porte, il se leva majestueusement et marcha à pas lents au-devant du nouveau venu, comme pour lui faire les honneurs de l’appartement.

Alors la personne qui était dans le fauteuil, craignant sans doute que l’enfant eût peur, appela :

« Dougal, venez ici, monsieur ! »

Mais il n’y avait pas plus de crainte dans le cœur du petit lord qu’il n’y avait de méchanceté. Il posa sa main sur le collier du gros chien, de la manière la plus simple et la plus naturelle du monde, et tous deux s’avancèrent vers le personnage enfoncé dans le fauteuil, le chien humant l’air fortement, tout en marchant.

Ce personnage alors leva les yeux vers eux. Tout ce que Cédric vit, c’est que c’était un grand vieillard avec des moustaches et des cheveux blancs, des sourcils en broussailles, et un nez semblable à un bec d’aigle entre deux yeux perçants. Ce que le comte vit, c’était une gracieuse et enfantine figure, dans un costume de velours noir, avec un col de dentelle, et des boucles d’or qui flottaient autour d’un beau et mâle petit visage, dont les yeux rencontrèrent les siens avec un regard d’innocente sympathie. Si le château ressemblait, selon ce qu’avait dit Cédric, à un palais de conte de fées, on peut dire