Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/132

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elle-même. Ni madame ni mademoiselle. Que Dieu bénisse Votre petite Seigneurie ! Voulez-vous maintenant vous lever et laisser Gertrude vous habiller ? puis vous déjeunerez dans la nursery.

— Je sais m’habiller moi-même depuis plusieurs années, dit le petit lord. Chérie me l’a appris. Chérie est maman, ajouta-t-il. Nous avions seulement Mary pour les gros ouvrages : laver, faire la cuisine et tout, et ainsi elle n’avait pas le temps de s’occuper de moi. Je peux aussi me débarbouiller tout seul, si vous avez seulement la bonté de regarder dans les petits coins quand j’aurai fini. »

Gertrude et la femme de charge échangèrent un coup d’œil.

« Gertrude fera tout ce que vous lui ordonnerez, dit Mme Millon.

— Bien sûr, dit Gertrude avec bonne humeur. Sa Seigneurie s’habillera elle-même, si elle le désire, et je resterai près d’elle, afin de l’aider si elle a besoin de moi.

— Je vous remercie, répondit lord Fautleroy. Les boutons sont quelquefois un peu durs à mettre, vous savez, et je suis obligé d’avoir recours à quelqu’un. »

Quand la toilette de Cédric fut terminée, Gertrude et lui étaient tout à fait amis. L’enfant avait découvert une foule de particularités sur son compte. D’abord que son mari avait été militaire et qu’il avait été tué dans une bataille ; puis que son fils était marin, qu’il était parti pour une longue croisière, qu’il avait vu des pirates et des cannibales, des Chinois et des Turcs. Il avait apporté à Gertrude des coquillages et des coraux, que la bonne femme lui promit de lui montrer. Tout