Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/133

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cela était très intéressant. Il découvrit encore qu’elle s’était occupée de petits enfants toute sa vie et qu’elle venait justement d’une grande maison, dans une autre partie de l’Angleterre, où elle avait soin d’une belle petite fille dont le nom était lady Isabelle Vaughan.

« Elle est un peu parente de Votre Seigneurie, ajouta-t-elle, et un jour peut-être la verrez-vous.

— Vraiment ? dit Fautleroy. Oh ! j’en serais bien content ! Je n’ai jamais connu de petites filles, mais j’ai toujours aimé à les regarder ; j’aimerais bien voir celle-là. »

Il se rendit dans la pièce voisine pour déjeuner. C’était aussi une grande chambre. Elle était suivie d’une autre pièce non moins vaste. Quand Gertrude lui dit que ces trois pièces étaient à lui, le sentiment de l’opposition que formait l’étendue de ses appartements avec sa petite personne se présenta de nouveau à son esprit, comme il s’y était présenté la veille, quand il s’était vu dans la grande salle à manger, en face de son aïeul et au fond du grand fauteuil.

Il s’assit devant la table de la nursery, sur laquelle s’étalaient son couvert et le joli service du déjeuner.

« Je suis un bien petit garçon, n’est-ce pas ? dit-il à Gertrude d’un ton pensif, pour vivre dans un si grand château et pour avoir de si belles chambres à moi. N’est-ce pas votre avis ?

— Oh ! cela vous semble un peu étrange maintenant, dit la servante, mais vous vous y ferez bien vite, et alors vous vous plairez beaucoup ici. C’est un si bel endroit !

— Très beau, en effet, dit le petit lord avec un soupir ; mais je m’y plairais mieux si Chérie y était avec moi. J’ai tou-