Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/139

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C’était certainement une occupation tout à fait nouvelle pour le vieux lord que de se faire le compagnon d’un enfant qui offrait de lui montrer ses jeux ; mais c’est cette nouveauté qui l’amusait. Quelque chose qui ressemblait à un sourire parut au coin de ses lèvres quand Cédric, l’expression de l’intérêt le plus vif peinte sur ses traits, revint avec la boîte contenant le jeu annoncé.

« Puis-je tirer cette petite table près de votre fauteuil ? demanda-t-il.

— Sonnez Thomas, dit le comte, il la placera pour vous.

— Oh ! je peux la porter moi-même ; elle n’est pas lourde. »

Le faible sourire s’accentua sur la bouche du comte, tandis qu’il regardait l’enfant faire ses préparatifs. Ils l’absorbaient complètement. La petite table fut amenée par lui à côté du siège de son grand-père, le jeu tiré de la boîte et mis en place.

« C’est très intéressant quand la partie est une fois engagée, dit Fautleroy. Les pions noirs peuvent être les vôtres, et les blancs les miens. Ils représentent des hommes, vous savez, et il s’agit de les faire arriver d’abord ici et ensuite là. »

En parlant ainsi, il désignait les différentes parties de la tablette qu’il avait étendue sur la table et qui portait plusieurs divisions ; puis il entra dans les détails du jeu avec la plus grande animation. Prenant tour à tour les attitudes de joueurs de paume lançant et attrapant la balle, il commença par mimer le véritable jeu de paume, tel qu’il l’avait vu pratiquer à New-York, en compagnie de M. Hobbes. Ses gestes gracieux, ses mouvements vifs et aisés, étaient amusants à observer, tandis