— Ne le pouvez-vous pas ? répéta Cédric. Qui est Newick ? ajouta-t-il.
— C’est mon homme d’affaires. Il est chargé de toucher les loyers des fermages, et plusieurs de mes fermiers ne l’aiment pas.
— Si vous vouliez lui écrire, insista le petit lord ; je vous apporterais une plume et de l’encre et j’ôterais le jeu de cette table. »
Il ne lui était pas venu un instant à la pensée que son grand-père pût permettre à Newick d’agir à sa guise en cette circonstance et de traiter durement de pauvres gens.
Le comte demeura sans répondre.
« Savez-vous écrire ? dit-il enfin.
— Oui, mais pas très bien, répliqua Cédric.
— Retirez les objets de cette table, reprit le comte ; apportez la plume et l’encre et prenez une feuille de papier dans mon pupitre. »
L’intérêt de M. Mordaunt augmentait. Il suivit des yeux l’enfant, tandis qu’il obéissait vivement à l’ordre de son grand-père. En un instant la feuille de papier, la plume et le lourd encrier furent prêts.
« Là ! dit l’enfant gaiement, maintenant vous pouvez écrire.
— C’est vous qui allez le faire, dit le comte.
— Moi ! s’écria Cédric, tandis qu’une rougeur soudaine montait à son front. M. Newick ne voudra pas faire ce que je lui écrirai. Et puis, et puis… je ne mets pas bien l’orthographe ; je fais beaucoup de fautes quand personne ne me dicte les lettres qu’il faut mettre.