Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/165

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Thomas que, tout méchant qu’est le vieux lord, il était content aussi bien qu’orgueilleux de voir quel bel enfant était lord Fautleroy : car, pour un plus beau garçon, de meilleures manières, M. Thomas dit qu’il est impossible d’en trouver un et que le vieux lord a lieu d’être satisfait. »

On en vint à l’histoire du fermier Hugues. M. Mordaunt l’avait racontée chez lui à table ; la servante, qui l’avait entendue, n’avait pas manqué de la répéter à la cuisine, et de là elle s’était répandue comme une traînée de poudre.

Le jour du marché, quand Hugues parut sur la place, il fut interrogé de tous côtés, ainsi que Newick. À toutes les questions ils répondirent en montrant le billet signé « Fautleroy ».

Ainsi les ménagères du village et les fermières des environs eurent de quoi causer toute la semaine, et, quand vint le dimanche, elles s’empressèrent de se rendre à l’église, dans l’espoir de voir le héros de tous ces événements. Elles y entraînèrent leurs maris, qui avaient, eux aussi, leur part de curiosité, n’étant pas fâchés de connaître l’enfant qui devait un jour être leur propriétaire et seigneur.

Le comte n’avait pas l’habitude d’aller très régulièrement à l’office, mais il décida pourtant qu’il s’y rendrait ce même dimanche. C’était sa fantaisie de se montrer à ses tenanciers dans le banc seigneurial, ayant lord Fautleroy à côté de lui.

Tous les fidèles n’étaient pas entrés dans le temple. Une grande partie se tenaient sous le porche, dans le cimetière qui entourait l’église ou dans la prairie qui s’étendait devant. Les discussions étaient fort animées au sujet de savoir si le comte viendrait ou ne viendrait pas. Pendant qu’elles étaient au plus