Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/167

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sante ; néanmoins Mme Errol ne put s’empêcher d’être touchée des sentiments qu’on lui montrait.

Elle venait de franchir le porche de pierre et d’entrer dans l’église, quand le grand événement, attendu avec tant d’impatience, se produisit. La calèche du comte, attelée de ses magnifiques chevaux, avec ses domestiques en grande et brillante livrée, se montra au coin de la route.

L’exclamation « Les voici ! les voici ! » courut de l’un à l’autre groupe.

Le carrosse vint se ranger devant l’entrée du cimetière. Thomas sauta à terre, ouvrit la portière, et un petit garçon habillé de velours noir s’élança dehors.

Tous les regards se fixèrent sur lui avec curiosité.

« C’est le capitaine ! s’écrièrent ceux des assistants qui se rappelaient le père ; c’est le capitaine trait pour trait ! »

Cédric s’était arrêté en attendant le comte, que Thomas aidait à descendre de voiture, et le regardait avec l’intérêt filial le plus vif. Dès qu’il pensa pouvoir lui être de quelque utilité, il lui tendit la main, et lui offrit son épaule pour l’aider à marcher, avec autant de confiance que s’il avait eu sept pieds de haut. Il était visible que, quels que fussent les sentiments que le comte inspirait aux autres, son petit-fils du moins n’était pas frappé de terreur.

« Appuyez-vous sur moi, lui disait-il. Comme tous ces gens sont heureux de vous voir et de quel air affectueux ils vous saluent !

— Découvrez-vous, Fautleroy, dit le comte ; c’est vous qu’ils saluent.