Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/179

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s-s-se-c-c-coue ! Es-es-est-ce qu-qu-qu’il v-v-vous s-s-secoue c-c-comme ce-ce-cela, W-W-Wilkins ?

— Non, mylord, répondit le domestique, et il ne vous secouera pas toujours autant. Levez-vous sur vos étriers.

— Je… je… je… m-m-me lève ; m-m-mais ce-ce-cela n’-n’-n’y f-f-fait rien ! »

Il rebondissait bien sur sa selle en effet, mais par secousses et par sauts inégaux, qui lui procuraient une sensation très peu agréable. Ses joues étaient empourprées, sa respiration haletante ; cependant il se tenait toujours droit sur sa selle et continuait à se laisser bravement secouer par le trot du poney sans demander grâce. Le comte le suivait toujours des yeux. Les deux cavaliers disparurent bientôt entre les bouquets d’arbres qui entouraient la pelouse, et on fut quelque temps sans les apercevoir. Quand ils se montrèrent de nouveau, Cédric était en tête ; ses joues étaient rouges comme des coquelicots ; il tenait ses lèvres serrées ; mais il trottait toujours à côté de Wilkins.

« Arrêtez un instant, dit le grand-père ; où est votre chapeau ? »

Wilkins toucha le sien.

« Il est tombé, mylord, dit-il ; Sa Seigneurie n’a pas voulu que je m’arrête pour le ramasser.

— Lord Fautleroy a-t-il eu peur ? demanda le comte.

— Peur ! lui ! Oh ! non, il n’a pas eu peur ! Je jurerais qu’il ne sait pas ce que c’est que d’avoir peur ! J’ai appris à monter à bien des jeunes messieurs avant aujourd’hui, mais je n’en ai jamais vu d’aussi résolus que Sa Seigneurie.