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XXI


Un jour Cédric voulut absolument descendre de son cheval, près de l’école du village, pour y faire monter un pauvre garçon boiteux, John Hartle, et le reconduire chez lui.

« Il n’a jamais consenti à entendre raison, dit Wilkins, racontant cet incident à ses camarades. Je lui proposai de donner mon cheval à Hartle, puisque Sa Seigneurie ne voulait pas absolument qu’il allât à pied ; mais il me répondit que mon cheval était trop grand, que John ne saurait pas s’y tenir, que le sien conviendrait beaucoup mieux. Et mylord descendit, et il se mit à marcher d’un pas délibéré à côté du cheval où j’avais fait monter l’infirme, ses mains dans ses poches, son béret en arrière, ses cheveux au vent. Tout en marchant, il sifflait ou causait avec Hartle.

« Quand nous arrivâmes à la maisonnette de sa mère, celle-ci sortit avec toutes sortes de révérences, ne sachant ce qui arrivait. Il lui fit un grand salut, comme il aurait fait à une lady, et il lui dit : « Bonjour, madame ; je vous ai ramené votre fils, parce que sa jambe lui faisait du mal ; je pense qu’un