Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/188

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bâton n’est pas suffisant pour l’aider à marcher, et je vais demander à mon grand-père de lui faire faire une paire de béquilles. » Vous pensez si la bonne femme était surprise. Les bras lui en sont tombés. »

Quand le comte entendit ce rapport de la bouche de Wilkins, il ne montra pas de colère, comme le domestique l’avait craint d’abord : il se mit à rire au contraire, et, appelant Cédric, il lui fit faire le récit de l’aventure, ce qui provoqua de nouveau son hilarité.

Quelques jours après, la voiture du comte s’arrêtait devant la demeure de la veuve Hartle. Fautleroy s’élançait dehors et s’avançait vers l’entrée, portant sur l’épaule, à la manière d’un fusil, une paire de béquilles à la fois fortes et légères.

« Mon grand-père vous envoie ses compliments, madame Hartle, dit-il à la mère du jeune infirme ; ces béquilles sont pour votre fils ; mon grand-père et moi nous espérons qu’il s’en trouvera bien.

« J’ai fait vos compliments, dit-il en revenant vers la voiture, où le comte l’attendait : vous ne me l’aviez pas dit, mais j’ai pensé que vous aviez pu l’oublier. Ai-je bien fait ? »

Sa Seigneurie répondit en riant de nouveau.

C’est peu de jours après cette promenade que Cédric écrivit à M. Hobbes. Il fit d’abord un brouillon, qu’il porta à son grand-père en le priant de l’examiner.

« Je dois avoir fait beaucoup de fautes d’orthographe, dit-il, et si vous vouliez bien me les corriger, je recopierais ma lettre ensuite. »

Cette lettre contenait, en effet, bon nombre d’accrocs à la