Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/210

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« Vous rappelez-vous, lui dit un jour Cédric, en levant les yeux de son livre, ce que je vous ai dit le premier soir que nous nous sommes vus, que nous serions bons camarades ? Je pense que personne ne saurait être meilleurs camarades que nous le sommes.

— Nous sommes très bons camarades en effet, dit le comte. Venez ici. »

Cédric, qui était allongé sur le tapis (c’était sa pose favorite), se dressa sur ses pieds et se tint debout près de son grand-père.

« Y a-t-il quelque chose dont vous ayez besoin ? interrogea le comte, quelque chose qui vous manque, que vous désiriez avoir ? »

Les yeux bruns du petit garçon se fixèrent sur ceux de son grand-père avec un regard plein d’anxiété et de désir.

« Seulement une chose, répondit-il.

— Laquelle ? » demanda le vieux lord.

Fautleroy resta quelques instants silencieux.

« Laquelle ? répéta le comte.

— C’est Chérie, » dit-il.

Le comte fit une légère grimace.

« Vous la voyez presque chaque jour, dit-il ; n’est-ce pas assez ?

— J’étais habitué à la voir toujours, dit le petit lord. Elle avait coutume de m’embrasser tous les soirs, quand j’allais me coucher, et le matin elle m’embrassait encore ; nous pouvions nous dire mutuellement ce que nous voulions, sans avoir besoin d’attendre. »