Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/225

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légères couleurs roses montèrent aux joues et au front de la dame. Attirant l’enfant vers elle, elle l’embrassa.

« Oui, reprit Cédric, je crois que vous êtes la plus jolie dame que j’aie jamais vue, à l’exception de Chérie. Naturellement je ne peux pas penser que quelqu’un soit tout à fait aussi joli que Chérie. Je trouve que c’est la plus jolie personne du monde.

— Je suis sûre qu’elle l’est, » dit la dame, qui s’appelait miss Viviane, en embrassant Cédric de nouveau.

Elle le garda près d’elle une partie de la soirée.

Le groupe qui s’était formé autour d’eux était très gai. Cédric ne sut pas comment cela arriva ; mais au bout de quelques instants c’est lui qui faisait les principaux frais de la conversation. Il parlait de l’Amérique, de la République, de M. Hobbes, de Dick, et il tirait orgueilleusement, pour le montrer, le présent de départ de son ami de New-York, le mouchoir de poche de soie rouge.

« Je l’ai mis dans ma poche ce soir, dit-il, parce que c’était fête ; j’ai pensé que Dick serait content de savoir que j’ai porté son mouchoir dans une soirée. »

Et, tout commun qu’était le mouchoir de soie rouge, c’est d’un air si sérieux et si affectueux que Cédric le déplia, que les rires moqueurs s’arrêtèrent sur les lèvres des assistants, se changeant en sourires de sympathie.

Quoique le petit lord parlât volontiers, ainsi que l’avait remarqué le comte, il n’était jamais importun. Il écoutait avec autant de plaisir qu’il parlait. Un léger sourire se montra sur plus d’un visage quand on le vit, à plusieurs reprises, venir se