Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/23

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II


Il n’y eut jamais un garçon plus étonné que Cédric pendant la semaine qui suivit. Ce fut une semaine étrange ! D’abord l’histoire que lui dit sa maman était des plus curieuses. Il lui fallut l’entendre deux ou trois fois avant de la pouvoir comprendre, et il se demandait ce que M. Hobbes en penserait. Cette histoire parlait de lords, de comtes ; son grand-papa, qu’il n’avait jamais vu, était un comte, et l’aîné de ses oncles, car il paraît qu’il en avait eu deux, aurait été comte, s’il n’avait pas été tué d’une chute de cheval. Après sa mort, son autre oncle aurait été comte à son tour, si, lui aussi, n’était mort subitement, à Rome, de la fièvre. Et à cause de ces deux événements-là, son papa à lui, Cédric, s’il avait vécu, aurait été comte ; mais tous étant morts, et Cédric seul étant resté, il paraît que c’est lui qui devait être comte après la mort de son grand-père, — comte de Dorincourt. — Pour le présent, il était lord, — lord Fautleroy.

M. Havisam, l’homme de loi du vieux comte, que celui-ci avait envoyé en Amérique, était chargé par lui de lui ramener son petit-fils. M. Havisam était complètement au courant des affaires de