Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/273

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encore qu’ils ne se l’étaient imaginé ; qu’il possédait un revenu considérable, des propriétés immenses, et que le château qu’il habitait était une magnifique demeure, entourée d’un parc princier. Les lettres de Cédric leur avaient bien dit toutes ces choses, mais elles n’étaient pas parvenues à leur en donner quelques notions justes, et ce n’est qu’à force de les voir répétées dans les journaux qu’ils commençaient à comprendre ce que pouvait être un lord et un comte.

Plus ils parlaient sur ce sujet, plus ils s’animaient à la pensée que tant de biens, d’honneurs, de dignités, avaient été sur le point d’appartenir à leur petit ami et qu’il allait se les voir enlever.

« Il me semble qu’il y aurait quelque chose à faire, bien que je ne sache pas quoi, dit un jour l’épicier. On doit défendre son bien et celui de ses amis, qu’ils soient comtes ou non. »

Mais il n’y avait en réalité, rien à faire ; pour le brave M. Hobbes et pour Dick du moins ; rien qu’à écrire à Cédric et à l’assurer de leur amitié et de leur sympathie. C’est ce qu’ils firent, aussitôt qu’ils eurent connaissance des nouvelles qui concernaient leur jeune ami ; puis, selon leur coutume, ils se communiquèrent leurs missives.

Voici ce que M. Hobbes lut dans celle de Dick :


« Mon cher ami, j’ai reçu votre lettre, et M. Hobbes a reçu la sienne, et nous sommes bien fâchés de ce qui arrive. Nous disons : Tenez bon tant que vous pourrez, et ne vous laissez pas prendre ce qui vous appartient. Ce sont tous voleurs qui feront tout ce qu’ils pourront pour vous dépouiller. La présente est