Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/276

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« Tenez, Dick, prenez ce journal ; vous vous amuserez à le lire en déjeunant. Vous y verrez un dessin représentant un des plus beaux châteaux d’Angleterre et le portrait de la belle-fille du comte auquel appartient le susdit château : une superbe femme, quoiqu’elle manque un peu de distinction. Elle a des cheveux magnifiques. Cela vous mettra au courant des choses de la noblesse, ami Dick, à commencer par Sa Grâce le très honorable comte de Dorincourt, et par lady Fautleroy… Eh bien ! qu’est-ce qui vous prend ? »

Les dessins dont M. Harrisson parlait occupaient la première page du journal, et, les yeux de Dick y étant tombés, le jeune garçon avait poussé une exclamation qui venait de provoquer la remarque de son client.

« Qu’est-ce qui vous prend ? » répéta celui-ci, voyant Dick devenir tout pâle, tandis que, la bouche ouverte et les yeux écarquillés, il continuait à regarder les dessins.

Il montra du doigt le portrait qui illustrait la première page du journal. Au bas était écrit :

« Lady Fautleroy, la mère du prétendant. »

C’était celui d’une assez belle femme, encore jeune, avec de grands yeux noirs et d’épaisses nattes de cheveux, noirs aussi, enroulées autour de sa tête.

« Elle ! s’écria enfin Dick, qui commençait à reprendre son sang-froid. Elle ! mais je la connais mieux encore que je ne vous connais vous-même ! »

Le jeune avocat se mit à rire.

« Où l’avez-vous rencontrée, ami Dick ? À Londres, pendant la « saison » ? ou bien à votre dernier voyage à Paris ? »