Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dick ne releva pas la plaisanterie ; mais il commença à réunir ses brosses et ses pots de cirage et à les enfermer dans le coffre où il les rangeait quand il avait fini son ouvrage habituel. Sans doute une affaire plus importante mettait fin, pour l’instant, à sa besogne de tous les jours.

« Si je la connais ! Oh ! oui, je la connais, répétait-il. Nous allons voir ce que M. Hobbes va dire de cela ! »

En moins de cinq minutes tout était en place, et il se dirigeait à toutes jambes vers la boutique de l’épicier, laissant son client, qui n’avait pas pu obtenir la moindre explication, tout ébahi de ce départ précipité. Quelques instants après il atteignit la demeure de son ami. Celui-ci put à peine en croire ses yeux en le voyant se précipiter dans son magasin : Dick n’avait pas coutume de quitter ses affaires à cette heure matinale ; c’était celle au contraire où il était le plus occupé. L’épicier attendit que son jeune ami lui expliquât le motif de sa visite ; mais Dick avait couru avec une telle vitesse qu’il en avait perdu la respiration, si bien que tout ce qu’il put faire, ce fut de jeter le journal sur le comptoir en faisant signe à M. Hobbes de le regarder.

« Qu’est-ce ? demanda l’épicier. — Ah ! s’écria-t-il après y avoir jeté les yeux : lady Fautleroy, la mère du prétendant ! La mère de l’autre, car ce n’est pas celle de Cédric pour sûr. Mme Errol ne ressemblait pas du tout à cette femme-là, qui est une belle femme, c’est possible, mais qui a l’air d’une virago.

— Bien sûr que ce n’est pas la mère de Cédric, dit alors Dick, qui commençait à recouvrer la voix et parlait par mots entrecoupés, bien sûr que ce n’est pas elle ! Regardez-la bien,