Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/294

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la somme que Ben demandait à emprunter et la lui donna en toute propriété. Le jeune homme partit donc, avec son fils, pour la Californie. Il trouva une petite ferme à acheter dans de bonnes conditions, et fit si bien ses affaires, qu’au bout de quelques années il devint un des plus riches propriétaires des environs. Tom, qui s’était attaché tendrement à son père et qui était devenu un beau et brave jeune homme, le seconda avec tant d’ardeur dans ses entreprises, que Ben avait coutume de dire que son garçon le dédommageait amplement de tous les malheurs qu’il avait éprouvés dans le cours de son existence. Dick ne retourna pas en Amérique en même temps que lui. Il avait été décidé, dès le principe, que le comte se chargerait de l’avenir du jeune garçon et lui ferait donner une solide éducation.

M. Hobbes avait accompagné le frère de Ben en Angleterre ; et si nous n’en avons pas encore informé le lecteur, c’est que son intervention n’avait pas été nécessaire pour le dénouement des intrigues ourdies par la fausse lady Fautleroy. Il s’était décidé au voyage, l’occasion lui semblant propice pour revoir son jeune ami. D’ailleurs pouvait-on savoir, s’il y avait procès, comment les choses se termineraient ? Si elles ne s’arrangeaient pas à la satisfaction du vieux lord, si Tom était admis par les tribunaux comme le fils de Bévis et comme l’héritier du comte de Dorincourt, peut-être Cédric et sa mère reviendraient-ils à New-York. M. Hobbes alors les y ramènerait, et le brave homme (si ardent républicain qu’il fût) était tellement combattu par le désir de voir son petit ami porter les titres de lord et de comte et par celui de le voir revenir à New-York qu’il ne savait pas ce qu’il préférait des deux.