Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/46

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elle pleure. Chérie lui donne à emporter des habits, des provisions, et elle est bien contente, ce qui n’empêche pas qu’elle pleure encore plus fort. Je pense aussi que M. Hobbes serait bien aise d’avoir une montre avec une chaîne d’or, et puis une pipe en écume de mer. »

En ce moment la porte s’ouvrit et Mme Errol rentra.

« Je suis fâchée d’avoir été obligée de vous laisser si longtemps seul, dit-elle à M. Havisam ; mais une pauvre femme qui est dans le chagrin est venue me voir…

— Lord Fautleroy m’a tenu compagnie ; il m’a entretenu de quelques-uns de ses amis et de ce qu’il voudrait faire pour eux s’il était riche et maître de son argent.

— Brigitte est l’une de ces personnes, et c’est à elle que je viens de parler dans la cuisine. Son mari a une fièvre rhumatismale, et elle se trouve dans la misère. »

Cédric glissa vivement en bas du fauteuil.

« Je vais aller la voir, dit-il, et lui parler de Michel. Il est très complaisant quand il n’est pas malade, ajouta-t-il en s’adressant à M. Havisam, et très habile. Une fois, il m’a fait une épée de bois ; il a beaucoup de talent, oh ! oui, beaucoup. »

Et il quitta la chambre en courant.

« Dans la dernière entrevue que j’ai eue avec le comte, dit M. Havisam après quelques instants d’hésitation, Sa Seigneurie m’a donné des instructions… Afin que son petit-fils envisage avec un certain plaisir la perspective de sa vie future en Angleterre, et aussi afin de le bien disposer pour son grand-père, le comte m’a ordonné de satisfaire tous ses désirs et de lui faire