Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

laquelle brillait un bon feu. Devant le foyer, un bel angora blanc dormait, pelotonné sur le tapis, et semblait le frère jumeau de celui que Cédric, à son grand regret, avait été forcé de laisser à New-York.

« C’est la femme de charge du château, une excellente dame, expliqua Mary, qui a fait tous les préparatifs pour recevoir madame et qui a apporté cette belle chatte, pensant qu’elle amuserait Sa Seigneurie quand elle viendrait vous voir. Elle a connu le capitaine, et, pendant les quelques minutes seulement que je suis restée avec elle, j’ai vu combien elle l’aimait. Oui, elle a connu le capitaine quand il était enfant. C’était un très beau garçon, dit-elle, et plus tard un beau jeune homme, qui avait toujours un mot aimable pour chacun, grand ou petit. Alors je lui ai dit à mon tour : « Il a laissé un petit garçon qui lui ressemble ; je n’ai jamais vu un petit garçon plus beau et plus aimable. »

Quand Mme Errol et Cédric eurent enlevé leurs habits de voyage, ils descendirent au salon, vaste pièce voûtée, garnie de meubles sculptés du plus grand style. Une peau de tigre s’étendait devant le foyer. Le chat, qui avait suivi Cédric, comme s’il reconnaissait déjà qu’il avait trouvé un ami, s’y installa, et le petit lord s’étendit à côté pour faire plus ample connaissance avec lui, sans prêter attention à ce que disaient sa mère et M. Havisam.

Du reste, ils parlaient à demi-voix. Mme Errol était pâle et agitée.

« Il n’a pas besoin d’y aller ce soir, disait-elle. Ne sera-t-il pas temps demain ? Ne peut-il encore rester avec moi cette nuit ?