Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/92

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— Pas affectueuses !… répéta le comte avec colère, j’ose le dire, quelles ne sont pas affectueuses. Je la hais ! Une intrigante !… Une mercenaire ! Je désire ne pas la voir.

— Vous auriez tort, mylord, de l’appeler mercenaire ; elle ne demande rien et refuse même d’accepter ce que vous lui offrez.

— C’est une comédie ! riposta le comte. Elle voudrait m’amadouer. Elle s’imagine que j’admirerai son désintéressement : elle se trompe. Je ne veux pas avoir une mendiante vivant à ma porte. Comme mère de son fils, elle a une position à garder, un rang à tenir. Elle aura l’argent, qu’elle le veuille ou non !

— Elle ne le dépensera pas, dit M. Havisam.

— Je ne me soucie pas qu’elle le dépense ou qu’elle ne le dépense pas ! dit brusquement Sa Seigneurie, mais elle le recevra. Elle ne pourra pas dire qu’elle est forcée de vivre chichement parce que je ne fais rien pour elle. Je ne veux pas qu’elle donne à son fils une mauvaise opinion de moi. Je suppose qu’elle a déjà empoisonné l’esprit de l’enfant à mon sujet.

— Non, dit M. Havisam, et j’ai même à vous communiquer un autre message qui vous prouvera qu’il n’en est rien.

— Je ne veux pas l’entendre », rugit le comte, mis hors de lui par la colère et par les élancements que lui donnait son pied malade.

Néanmoins M. Havisam reprit :

« Elle vous prie, de ne rien dire à lord Fautleroy qui pourrait lui faire comprendre que vous l’avez séparée de lui à cause des sentiments que vous avez conçus contre elle. Mme Errol est