Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/104

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pareille vérité. M. Harrel, au contraire, parut peu satisfait, & dit : je suis sûr que vous ne sauriez lui trouver de défauts. C’est un des hommes les plus à la mode que je connaisse. En ce cas, les défauts que je pourrais lui trouver, répondit Cécile, ne serviraient qu’à prouver un fait qui ne me paraît déjà que trop évident ; c’est que je suis encore très-novice dans l’art d’admirer.

M. Arnott, ranimé par ces derniers mots, se glissa derrière sa chaise, & lui dit : j’étais sûr que vous ne pouviez l’aimer. Il suffisait pour cela, de connaître votre façon de penser ; je le présumais même à l’air de votre visage.

Peu de temps après, le chevalier entra. Vous êtes réellement bien singulier, s’écria M. Harrel, de m’avoir fait attendre si long-temps. Il m’a été impossible de venir un moment plutôt ; je n’espérais même jamais de pouvoir me rendre ici ; car mon cheval est si rétif, que j’ai eu toutes les peines du monde à le faire avancer. Ils partirent.