Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/109

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nait ses audiences, et assignait certaines heures à ceux avec lesquels il avait quelque affaire. Sa femme, quoique plus souvent au logis, n’en redoutait pas moins la solitude : elle avait un grand nombre de liaisons, toutes coûteuses ; tous les moments qu’elle ne passait pas en compagnie, étaient uniquement dévoués à des projets d’amusements, à des arrangements de plaisirs.

Au bout de quelque temps, Cécile, qui s’attendait chaque jour que celui qui le suivrait lui donnerait plus de satisfaction, trouvant néanmoins que le jour présent ne valait pas mieux que le précédent, commença à se lasser de faire toujours la même chose, et à s’ennuyer d’une dissipation continuelle. Dans le tourbillon où elle vivait, elle n’avait encore trouvé personne dont la société lui convint, aucun individu dont le caractère et le langage sympatisât avec le sien. C’étaient des gens aimables, à la vérité ; mais elle savait que leur amabilité, ainsi que leur parure, n’était