Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 1 an III.djvu/166

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couvert de contusions et de plaies occasionnées par une chûte en travaillant à Violet-Banck, était devenu un véritable objet de pitié.

Aussi-tôt que Cécile eut appris l’arrivée de madame Hill, elle la fit monter dans son appartement, où elle la reçut avec toute la bonté possible, et la pria de lui dire le temps auquel M. Harrel avait promis de la payer. Demain, madame, répondit-elle en secouant la tête : c’est toujours la même réponse, j’attendrai cependant aussi long-temps que je le pourrai. À la fin, pourtant, quoique je n’aie pas osé le lui dire, s’il persiste à refuser de me satisfaire, je serai forcée à le traduire en justice — Vous proposeriez-vous donc de le faire assigner ? — Je ne devrais pas vous l’avouer, madame. Il est vrai que nous y avons pensé plusieurs fois. Tant qu’il nous a été possible de nous passer de cet argent, nous avons cru devoir prendre patience, et éviter de nous faire des ennemis. Mais, madame, M. Harrel m’a traitée si durement